
Jean-Paul Gusching, alors évêque de Verdun, prend la parole au téléphone avant le discours de clôture du dernier jour de la Conférence des évêques de France, à Lourdes, dans le sud-ouest de la France, le 8 novembre 2022. / Crédit : CHARLY TRIBALLEAU/AFP via Getty Images
EWTN News, 6 novembre 2025 / 16:02 pm (CNA).
Le Vatican a précisé que la démission de Mgr Jean-Paul Gusching, ancien chef du diocèse de Verdun dans l'est de la France, était motivée par des rapports de relations inappropriées avec les femmes plutôt que par des problèmes de santé, comme initialement déclaré à la fin du mois de septembre.
Dans un déclaration publié le 4 novembre, la nonciature apostolique en France a déclaré avoir reçu «des informations concernant les relations avec les femmes par Mgr Jean-Paul Gusching, alors évêque de Verdun», qui ont été transmises au Dicastère pour les évêques à Rome.
Selon le communiqué, malgré les «dénégations persistantes» de l’évêque et la nature «fragmentaire et contradictoire» des rapports, il s’était engagé auprès du dicastère «à éviter à l’avenir tout comportement envers les femmes qui pourrait être interprété comme contraire à ses engagements sacerdotaux».
Cependant, «étant donné la persistance de la situation», le pape Léon XIV a sollicité et accepté sa démission, qui a pris effet le 27 septembre. La nonciature a précisé que les «raisons de santé invoquées publiquement par le prélat ne sont qu’un élément parmi d’autres» qui ont conduit à la décision du Saint-Père d’accepter la démission.
Par mesure de précaution, le Vatican a imposé à Gusching «une vie à la retraite dans un lieu situé en dehors de son diocèse d’origine, Amiens, et de celui de Verdun» et lui a ordonné «de s’abstenir de toute célébration liturgique et de toute activité pastorale publique».
Une enquête canonique préliminaire a été ouverte, confiée à l'évêque émérite de Pontoise Stanislas Lalanne, assisté de l'archevêque Philippe Ballot, métropolite de Metz et administrateur apostolique de Verdun.
La nonciature a également confirmé qu'un rapport avait été soumis aux autorités civiles.
Dans un message Au clergé et aux fidèles de Verdun, Ballot a exprimé «sa proximité et son soutien à tous ceux qui seront légitimement lésés par cette information», soulignant le devoir de transparence de l’Église.
« Faire l'œuvre de vérité est nécessaire pour maintenir la confiance habituelle entre les fidèles du Christ et ceux qui ont reçu la mission d'être leurs pasteurs », a-t-il écrit.
Gusching, 70 ans, avait annoncé sa démission à la fin du mois de septembre, invoquant «une situation préoccupante nécessitant des soins médicaux appropriés». À l’époque, il n’était pas fait référence à des mesures disciplinaires.
La déclaration de la nonciature apostolique confirme que la démission a en fait été demandée par le Saint-Siège à la suite de préoccupations persistantes concernant la conduite de l’évêque.
« Fidèle à la tradition reçue, l’Église rappelle que les prêtres – et donc les évêques tout d’abord – sont appelés à vivre conformément aux engagements pris lors de leur ordination », a écrit Ballot dans sa lettre pastorale, émise de Lourdes, où les évêques français sont actuellement réunis pour leur assemblée plénière d’automne.
L'affaire arrive à un moment délicat pour l'épiscopat français, qui s'est engagé à aborder les questions de responsabilité du clergé avec une plus grande transparence, en particulier depuis la publication du rapport de 2021. rapport sur les abus sexuels au sein de l'Église catholique.
L'Église en France, longtemps critiquée pour avoir traité ces questions discrètement, a créé la première mondiale. Cour pénale canonique nationale (TPCN) en 2022 pour traiter des infractions canoniques.
Parler au journal régional L’Est Républicain, Gusching a admis avoir eu une relation pendant sept ans, de 2015 à 2022, qu’il a décrite comme consensuelle et avec «une femme majeure».
Affirmant qu’il n’en est «pas fier» et qu’il a apporté des modifications au Saint-Siège à cet égard, il a néanmoins dénoncé le traitement de l’affaire par Rome comme «dégoûtant» et a affirmé qu’«ils veulent [sa] tête», en parlant de «jalousie» envers lui dans cette affaire.
L'enquête canonique est toujours en cours, et les autorités de l'Église ont décliné tout commentaire supplémentaire "pour préserver la sérénité de la procédure judiciaire et en ce qui concerne la présomption d'innocence", a déclaré la nonciature.
